Gamine et Décolorée d’Antifer sont à l’œuvre au parc du Prieuré à Conflans. Ces deux chèvres des fossés de la Ferme d’Ecancourt, accompagnées de quatre brebis solognotes, ont pour mission de débroussailler l’ancienne cascade.
La ville de Conflans nous fait là une superbe démonstration de la capacité des chèvres et des brebis à remplacer les moyens mécaniques en douceur et sans pollution. Quand elles auront fini, il n’y aura plus qu’a remettre le lac !
Au printemps 2015, après un hiver d’adaptation, Eden (5 ans ) et Hurricane (3 ans) sont parties en alternance à la fondation John Bost.
Ces deux jeunes vaches, venues renforcer les rangs de la Ferme d’Ecancourt à l’automne 2014, sont des bretonnes pie noir, une race en péril qui bénéficie depuis 1976 d’un programme de conservation. Chaque mois, l’une d’entre elles rejoint les copines solognotes restant à demeure dans les pâtures de la fondation John Bost afin d’entretenir le site, pendant que sa consœur retourne à la ferme.
Pourquoi tant d’allées et venues ? Pourquoi faire intervenir deux vaches sur une pâture à priori adaptée à l’hébergement d’un seul bovin ?
Florian, animateur et formateur à la ferme d’Ecancourt, nous explique que les changements réguliers de pâture permettent de multiplier les contacts, d’entretenir des liens constants avec les animaux et de simplifier ainsi leur manipulation. Et en effet, Eden et Hurricane ont beau appartenir à la plus petite race bovine française et être fort sympathiques, elles pèsent tout de même près de 400kg et sont suffisamment toniques pour faire parfois tourner en bourrique les animateurs de la ferme…
Les vaches paissent à l’ouest du site, en bordure du massif de l’hautil sur une parcelle de 1,5 ha. Elles sont régulièrement aidées par les brebis. La parcelle est en effet gérée en pâturage mixte (ovin-bovin), une méthode intéressante à plusieurs titres. Cette technique permet de lutter efficacement contre les parasitoses des deux espèces mais aussi d’avoir une pression de compactage du sol variable et complémentaire, qui peut être propice à la biodiversité.
Saviez-vous que les sabots d’une vache fixent quatre fois plus de graines au sol que les onglons d’une brebis ?
D’où arrive-t-il celui-là ? Certainement pas de son lointain pays d’origine, l’Australie. Encore un échappé d’élevage, assurément. N’empêche, c’est un oiseau superbe.
Il semble que cette espèce ait été rapportée d’Australie pour la première fois en Europe par l’explorateur Nicolas Baudin. Au retour de son expédition en 1803, un couple de cygnes noirs fut installé dans le parc du château de Malmaison, à Rueil-Malmaison, où Joséphine collectionnait les animaux exotiques. Elle posséda ainsi des émeus, des zèbres, des kangourous, des antilopes… et même un orang-outang. Les cygnes noirs vécurent heureux à la Malmaison et eurent de nombreux cygneaux, disséminés par l’impératrice dans toute l’Europe.
Le cygne noir est un pur herbivore, friand de plantes aquatiques ; s’il pouvait venir avec des copains de son espèce pour manger les myriophylles invasives des étangs de Cergy, ce serait un bonheur.
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Tous les jours en allant au travail, je passe devant ce gros pied de bouillon-blanc, près de l’université de Cergy-Pontoise à Neuville. Ces derniers temps, la tige est montée rapidement et on voit poindre les premières fleurs. Mais la plante a l’air sinistrée ; aurait-elle fait une mauvaise rencontre ?
La voilà , la responsable : la chenille de la brèche. Elles sont une bonne quinzaine à dévorer les feuilles de la plante, les transformant patiemment en dentelles.
Une toute petite mouche tournicote dans le secteur. C’est un représentant de la famille des Chloropidae. Plusieurs espèces de cette famille se nourrissent de sécrétions animales, et on les voit parfois lécher des larves d’insectes. Aussi, la concentration de chenilles sur cette plante n’est peut-être pas étrangère à la présence de ce diptère.
Avec son abdomen bien vert et ses fémurs postérieurs dodus, je verrais bien là l’espèce Meromyza femorata dont la larve consomme une graminée, le dactyle aggloméré, très répandu dans les prairies voisines.
Ce micro-hyménoptère, tout aussi fort en cuisses, a l’air de s’intéresser également aux chenilles. Cette espèce est un parasitoà¯de connu pour pondre dans les chenilles de la piéride du chou. Dans celles de la brèche aussi, apparemment…
Alors, pour protéger vos choux, semez donc au jardin des bouillons-blancs. Si ça ne favorise pas les Brachymeria, ça fera joli.
Les libellules étaient le sujet d’étude d’une quinzaine d’animateurs nature franciliens, réunis à l’invitation de Natureparif le 28 mai 2015 à l’Ile de Loisirs de Cergy-Pontoise.
Chez les odonates, on distingue très facilement deux sous-ordres :
Les demoiselles ou zygoptères ont l’apparence de fines allumettes volantes. Leurs ailes sont jointes sur le dos au repos. Leurs yeux ne se touchent pas.
Les libellules vraies ou anisoptères regroupent les grandes « libellules » au vol puissant. Plus larges et trapues que les premières, leurs ailes antérieures et postérieures ne sont pas identiques. Lorsqu’elles sont posées (ce qui est rare pour celles qui chassent en vol), leurs ailes sont positionnées à l’horizontale ou vers l’avant.
L’observation des libellules peut avoir lieu pendant une grande partie de l’année (entre avril et octobre) à proximité des points d’eau où elles se reproduisent (mares, étangs, ruisseaux, marais…) Mais certaines périodes et certains endroits sont plus propices que d’autres. Pour préparer votre sortie exploratoire, préférez :
Une météo ensoleillée et un vent faible,
La présence d’une végétation rivulaire et aquatique dense,
Un matin, période favorable aux émergences. L’émergence est la dernière mue pendant laquelle l’individu passe du milieu aquatique au milieu terrestre.
Quelques connaissances sur leur biologie et leurs comportements sont également nécessaires pour une exploration réussie (période d’accouplement, exigences particulières) : certaines espèces sont inféodées à certains types de milieux alors que d’autres sont ubiquistes ; elles sont toutes dépendantes de l’eau dans leur stade larvaires.
L’émergence peut durer deux à quatre heures. A la fin de celle-ci, les téguments sont encore mous, parfois translucides. Les jeunes individus prennent un premier bain de soleil pour sécher leurs ailes mais s’écartent ensuite assez vite des points d’eau où ils ont vu le jour pour se mettre à l’abri du vent, des prédateurs et des rivaux potentiels en attendant leur maturité sexuelle. Pendant ce cours laps de temps (de quelques jours à quelques semaines), l’exosquelette se rigidifie et leurs couleurs définitives se révèlent. Ils reviendront ensuite au bord de l’eau pour s’accoupler. Les prairies, fourrés ou lisières forestières à proximité des points d’eau peuvent donc faire l’objet de nombreuses observations.
Pour améliorer vos connaissances et identifier les espèces, voici une sélection d’ouvrages :
Guide des libellules de France et d’Europe (Delachaux et Niestlé)
Les libellules de France, Belgique et Luxembourg (collection Parthénope, éditions Biotope)
Cahier d’identification des libellules de France, Belgique, Luxembourg et Suisse (éditions Biotope)
Attention, les espèces protégées ne peuvent être capturées sans autorisation spécifique et les individus immatures sont extrêmement fragiles. La pratique de la macrophotographie apparait dans bien des cas suffisante pour la détermination de l’espèce.
Au sein de la colossale communauté des insectes, l’ordre des Odonates est une bien petite entité : 102 espèces en France pour près de 8000 espèces d’hyménoptères et 9600 espèces de coléoptères.
Voici quelques portraits tirés d’une exploration à l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise, le 28 mai 2015, lors d’une formation organisée par Natureparif :
Platycnemis pennipes – agrion à larges pattes
Comme son nom l’indique, les tibias de cette demoiselle sont fortement élargis. Deux bandes claires se dessinent également sur les côtés de son thorax.
Les principaux critères d’identification des odonates, souvent visibles à l’œil nu, sont accessibles aux débutants (la couleur et les motifs de l’abdomen et du thorax, la couleur et l’écartement des yeux…). Avec seulement 59 espèces recensées en Ile-de-France, la détermination c’est donc du gâteau pour les novices ?
Pas si sà»r, c’est compter sans le dimorphisme sexuel et la variabilité chromatique au sein d’une même espèce, notamment selon l’âge de l’individu. Ainsi, si les mâles adultes sont assez facilement identifiables, l’affaire se complique dès que l’on croise une femelle ou un individu immature.
Ischnura elegans – agrion élégant
Le dimorphisme sexuel s’exprime principalement par la couleur qui est, en général, plus vive chez les mâles. Cependant, chez certaines espèces, la couleur de la femelle peut être identique à celle du mâle. Ces femelles dites andromorphes sont fréquentes chez les caloptéryx et dans la famille des coenagrions (notamment chez Ichnura elegans).
Chez les femelles d’Ischnura elegans, il existe aussi des variations importantes de coloration au niveau du thorax.
Chez Calopteryx splendens – calopteryx éclatant,le corps du mâle est bleu-vert métallique.
L’espèce se distingue par la position et la taille de la barre bleue-nuit qui opacifie ses ailes arrondies. Cette tache concerne la partie centrale de l’aile sans aller jusqu’aux extrémités qui restent translucides. Les femelles sont vert bronze avec des ailes verdâtres et légèrement fumées.
Les femelles de caloptéryx peuvent s’immerger totalement dans l’eau pour aller pondre. Les caloptéryx sont des demoiselles typiques des bords d’eau courante.
Enallagma cyathigerum – agrion porte-coupe
Le dessin du deuxième segment abdominal représente une coupe posée sur un socle (ou un champignon) chez le mâle. Chez les deux sexes, la suture du milieu des flancs du thorax est dépourvue de noir.
Orthetrum cancellatum – orthétrum réticulé
Celui-ci n’est pas une demoiselle, c’est un représentant des anisoptères. Ce jeune Orthetrum reticulatum mâle vient d’émerger. Les ptérostigmas noirs sont caractéristiques de l’espèce mais il n’a pas encore l’abdomen bleu de l’adulte (l’abdomen restera jaune et noir chez les femelles). L’absence de tâches noires à la base de l’aile permet de le distinguer de la libellule fauve (Libellula fulva).
Chez les anisoptères (les grosses libellules), les yeux sont particulièrement développés et se rejoignent plus ou moins. La nature de leur jonction est leur premier critère d’identification. Chez les Gomphidae, les yeux sont largement séparés l’un de l’autre. A l’inverse, chez les Aeshnidae ils sont jointifs.
Plusieurs formations, organisées par Natureparif, porteur du projet en Ile-de-France, auront lieu en région francilienne pour vous accompagner dans la mise en place de ce protocole sur vos prairies et vous fournir tous les outils pour réaliser vos relevés (flore, fiches terrain etc.).
L’une d’entre elles se déroulera à Cergy dans l’immeuble du Verger de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise (dates et modalités d’inscription ci-dessous).
Ce programme de sciences participatives est dédié aux gestionnaires d’espaces verts !
Pour rappel, les objectifs de Florilèges-prairies urbainessont de fournir un outil d’évaluation de l’état écologique des prairies des parcs et jardins. Ce programme permet de caractériser la flore des prairies, de faire le lien avec les pratiques de gestion et de s’inscrire dans une démarche scientifique à l’échelle nationale.
La formation d’une demi-journée comprend un temps en salle de présentation du protocole et un temps sur le terrain de mise en pratique.
L’inscription est gratuite mais obligatoire dans la limite des places disponibles à cette adresse : audrey.muratet@natureparif.fr
Dates des formations en àŽle-de-France : – Le 15 juin 2015 de 14h à 17h30 au Muséum national d’Histoire naturelle
Grand amphi d’entomologie, 43 rue Buffon, 75005Paris (Métro 5 Gare d’Austerlitz)
– Le 16 juin 2015 de 9h à 12h30 à la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise bâtiment du Verger, rue de la Gare, 95027 Cergy-Pontoise (RER A Cergy-Préfecture)
– Le 19 juin 2015 de 8h30 à 12h au Bois de Boulogne
Division du Bois de Boulogne, avenue de l’hippodrome, 75016 Paris (Métro 9 Ranelagh)
– Le 2 juillet 2015 de 14h à 17h30 au Domaine de Sceaux
Bâtiment de l’Intendance, 8 Avenue Claude Perrault, 92330Sceaux (RER B Sceaux)
– Le 7 juillet 2015 de 14h à 17h30 au Parc départemental Georges-Valbon
Maison Edouard Glissant, 55 av Waldeck Rochet, 93120 La Courneuve (RER B La Courneuve + Bus 249)
N’oubliez pas de préciser la session à laquelle vous souhaitez vous inscrire ! Une fois votre inscription validée, Natureparif vous donnera plus de détails sur l’organisation de la demi-journée ainsi qu’un plan détaillé pour retrouver le lieu de formation.
Connaissez-vous les différents délais de rentrée du public sur un espace traité ? les interdictions de traitement à proximité des points d’eau ? les 15 règles de conformité du local de stockage des produits phytosanitaires ? le contenu obligatoire du registre des traitements ? le délai de conservation de ce registre ? …
Le guide phyto
Pour vous aider à vous y retrouver dans la jungle des réglementations relatives à l’emploi des produits phytosanitaires sur les espaces accessibles au public, la direction régionale et interdépartementale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt d’àŽle-de-France a édité en juin 2014 un joli document de 28 pages très touffu mais très pédagogique intitulé « produits phytosanitaires : guide des bonnes pratiques dans les zones non agricoles ».
Bien sà»r, il n’est plus à jour, car il ne tient pas compte des dispositions prises après sa parution, notamment la loi d’avenir agricole du 13 octobre 2014 qui a repoussé au 26 novembre 2015 l’échéance du certificat phytosanitaire individuel pour les agents de collectivités territoriales et les gestionnaires de parcs. Cette loi a aussi renforcé les dispositions relatives aux traitements dans les espaces recevant des personnes vulnérables.
Ajoutons que l’application de la loi Labbé pour les personnes publiques a été avancée au 31 décembre 2016.
Et n’oublions pas que l’autorisation d’emploi et l’homologation des produits phytosanitaires est à vérifier systématiquement sur e-phy dont les listes sont mis à jour par le ministère pour tenir compte des nouvelles décisions de retraits.
Bonne lecture et bon courage aux collègues qui utilisent encore des produits phytosanitaires !
Au Salon de l’Agriculture, j’ai vu des cochons coquets, des agneaux, des carottes géantes, des bouses énormes, des personnalités politiques, des fromages, la tour Eiffel en légumes… et une marée d’équinoxe de visiteurs aux accents fleuris !
J’ai aussi participé à une table-ronde, animée par Marc Mennessier, journaliste au Figaro, avec le député Dominique Potier, l’auteur du rapport au gouvernement pour un nouveau plan Ecophyto.
Comme c’était pour la télé, la maquilleuse m’a poudré le nez. Délicieuse femme, elle m’a dit que j’étais superbe. J’ai bien fait de venir.