La libellule déprimée n’est pas triste. Elle doit son nom à son abdomen applati. Ici, c’est une femelle, le mâle ayant un abdomen bleu-gris. Cette espèce précoce, reconnaissable aux grandes taches sombres à la base des ailes, aime beaucoup se percher en haut d’un bâton. Quand on a repéré son bâton, on peut se mettre à l’affà»t et attendre : elle y reviendra peut-être.
On voit sur son abdomen semi-transparent des étoiles de couleur claire. Ce sont les cloisons des sacs aériens qui participent à son mode de respiration et lui confèrent la légèreté indispensable au vol.
Dans quelques jours, une autre espèce très voisine doit apparaître sur notre territoire : la libellule fauve.
La libellule fauve a moins de noir à la base des ailes, l’extrême pointe des ailes est discrètement assombrie, et elle a de beaux yeux bleus. On voit ici un couple en « cœur copulatoire ». Le mâle a saisi la femelle derrière la tête grâce aux appendices en forme de crochet situés à l’extrémité de l’abdomen. La femelle, s’agrippant par les pattes à son partenaire, s’est recourbée pour aller chercher le sperme que le mâle a placé dans une poche située sous le deuxième segment abdominal. Les œufs ainsi fécondés seront déposés par la femelle un à un à la surface de l’eau au-dessus de plantes aquatiques.
On comprend mieux l’acrobatie sur cette photo d’un couple d’agrions élégants :
http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i157jourde.pdf
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