Jardiniers des collectivités, le moment est venu de faire du ménage dans votre armoire à phytosanitaires et de vous débarrasser de vos boîtes de Vermivore et autres pesticides, car la plupart de ces produits ne seront plus autorisés au 1er janvier 2017, en application de la loi Labbé. N’attendez pas le dernier moment pour vous séparer dans les règles de ceux qui seront interdits ! En effet les collectes organisées par Adivalor se font à des dates précises une fois par an seulement.
Premier constat : les communes ont répondu plus nombreuses au questionnaire de Natureparif, ce qui permet de se faire une idée plus précise de la situation. Force est de constater que les communes dans leur majorité n’ont pas anticipé l’échéance du 1er janvier 2017 qui verra l’interdiction de l’usage des pesticides sur les espaces verts et la voirie. Seulement 18 % des communes déclarent ne plus utiliser de produits phytosanitaires. La chose pourtant est possible, comme le démontrent les communes les plus engagées. Natureparif, le Ministère de l’Agriculture et le CNFPT ont diffusé leurs bonnes pratiques. Deux de nos articles s’en étaient fait l’écho :
Rappelons pour ceux qui utilisent encore des produits phytosanitaires la nécessité de respecter la règlementation. Et pour y voir clair dans les dernières obligations, le site Ecophyto pro en zone non agricole tient une veille règlementaire bien utile.
Le Centre National de Formation du Personnel Territorial (CNFPT) a mis en ligne une série de vidéos pédagogiques sur le zéro phyto, tournées dans trois collectivités en pointe sur ce sujet : Versailles, Fontainebleau et Courdimanche. Les jardiniers témoignent sur leurs pratiques, leurs outils, leur engagement collectif et l’intérêt de la formation et des échanges pour surmonter les difficultés dans la conduite du changement.
Retrouvez nos collègues de Courdimanche dans ces vidéos :
Ces drôles d’engins sont l’œuvre du responsable des services techniques de Neuville-sur-Oise.
Cette petite commune de l’agglomération de Cergy-Pontoise est passée en zéro phyto, y compris pour le cimetière. Et il a fallu inventer des solutions économiques et peu gourmandes en main d’œuvre (les services techniques comptent trois personnes, tous corps d’état confondus !). Ancien maraîcher et bon mécanicien, Philippe a transformé d’anciennes butteuses à bras, communément nommées « poussettes », en désherbeuses à roulette.
J’ai essayé, c’est vraiment efficace, beaucoup plus rapide que la binette et peu fatigant.
Pour que les plantes s’arrachent facilement, il faut recharger régulièrement en mignonette les circulations.
Un coup de râteau après le passage des poussettes est nécessaire pour égaliser les gravillons et retirer les plantes arrachées, qui pourraient s’enraciner de nouveau.
On trouve dans commerce sous le terme de « houe maraîchère » de nombreux modèles modernes, légers, précis et maniables avec simple ou double roue pneumatique tout-terrain, sarcloir fixe ou oscillant, poignées ergonomiques (gourde connectée et sonnette de sécurité à demander en options).
Courbevoie vient d’obtenir une Fleur d’Or, distinction suprême du label des villes et villages fleuris. Cela valait bien une petite visite du groupe francilien de l’association Hortis (le 11 décembre 2015). La déambulation dans la ville fut beaucoup trop brève, tant il y a à découvrir, mais suffisante pour déclencher une vive envie d’y revenir : il se passe quelque chose de spécial dans cette « ville jardin », comme une alchimie qui doit sans doute beaucoup aux talents, à la complicité et à la conviction de ses acteurs.
Cette ville est le paradis des arbustes : tous sont formés et conduits dans le respect de leur port naturel. Pas une seule taille inutile, blessante ou intempestive ne vient heurter le regard ni compromettre une floraison.
L’intégration du mobilier et de la végétation dans le tissu urbain est remarquable.
Les jardins partagés prospèrent dans la ville. Les ateliers-jardins Château du Loir, très actifs, sont animés par l’association Espaces.
Le cimetière des Fauvelles, géré en zéro phyto, prend des allures de forêt urbaine avec ses 700 arbres plantés il y a dix ans maintenant.
Chaque opportunité est mise à profit pour végétaliser. A Courbevoie, la trame verte est un concept vivant et concret.
Le CAUE du Val d’Oise propose, le 19 mai 2015, au moulin de la Couleuvre à Pontoise, une journée de formation sur la gestion durable des espaces verts et l’approche Zéro phyto.
2015, 2016, 2018, 2020, 2022, 2025 ? Les informations se bousculent, comment s’y retrouver ?
Faisons le point.
2015 :
Les collectivités qui le souhaitent pourront candidater à partir de fin février 2015 au label « Terre saine – communes sans pesticides ». Ce label du ministère de l’Ecologie vise à encourager les collectivités à aller rapidement au-delà des prescriptions de la loi Labbé. La condition du label : n’utiliser aucun produit phytosanitaire relevant d’une autorisation de mise sur le marché. Notons au passage que les produits à base de Bacillus thurengiensis et les phéromones de synthèse pour le piégeage sexuel sont des produits phytosanitaires. Les collectivités dans ce label s’engagent donc à s’en passer. Il est curieux de constater que le même ministère encourage par ailleurs le recours aux solutions de biocontrôle dont font pourtant partie ces produits.
Le nouveau plan Ecophyto qui devrait être adopté et mis en application au second semestre 2015 prévoit l’interdiction de vente en libre-service aux particuliers des produits phytosanitaires qui seront interdits en 2022 au titre de la loi Labbé (voir plus loin). Il n’est pas interdit de penser que ce plan pourrait aussi s’accompagner d’un durcissement des dispositions de la loi Labbé… C’est du moins ce que suggérait le rapport Potier, établi pour préparer le nouveau plan Ecophyto.
2016 :
Il a été question d’avancer l’échéance 2020 de la loi Labbé (voir plus loin) au 1er mai 2016, puis maintenant au 31 décembre 2016. Cela devrait être voté dans la prochaine loi de transition énergétique actuellement en discussion.
2018 :
2018, c’était l’échéance de l’objectif de « réduction de 50% des pesticides, si possible », du plan Ecophyto établi en 2008. Nos parlementaires vont nous sortir d’ici l’été un nouveau plan Ecophyto avec de nouveaux objectifs. Exit donc 2018. On parle d’un nouveau calendrier de réduction de l’emploi des produits phytosanitaires en deux temps : 25 % en 2020 / 50 % en 2025.
2020 :
La loi Labbé a fixé l’interdiction d’emploi de produits phytosanitaires au 1er janvier 2020 pour les personnes publiques. Mais dans les conditions de la loi, on est très loin du zéro phyto. En effet, les espaces concernés sont uniquement les espaces verts, forêts et promenades accessibles ou ouverts au public (et donc pas les trottoirs, ni les cimetières, ni les terrains de sport). Sont exclus de l’interdiction les produits utilisés en agriculture biologique, les produits de biocontrôle, les produits à faible risque et les traitements dans le cadre de la lutte obligatoire.
2022 :
C’est le volet jardinage amateur de la loi Labbé. Pour les particuliers, avec les mêmes exceptions, l’échéance est fixée au 1er janvier 2022.
2025 :
Ce serait la nouvelle échéance pour l’objectif de réduction de 50 % de l’usage des produits phytosanitaires dans le futur nouveau plan Ecophyto.
Le Ministère de l’Agriculture, faisant suite aux propositions du rapport du député Dominique Potier, vient de publier les nouvelles orientations du plan Ecophyto qui s’articule selon 6 axes. L’axe n°5 « Accélérer la transition vers le zéro phyto dans les jardins et les espaces à vocation publique » engage notamment les intercommunalités dans la voie de la réduction des pesticides.
On trouve aussi dans ces orientations l’annonce de l’intensification de la recherche en matière de biocontrôle et de lutte intégrée.
PRà‰SERVATION DU MILIEU NATUREL, VERS L’INTERDICTION DES PESTICIDES
de 18h à 20h à Cergy
Hôtel d’agglomération, salle Hubert Renaud
La Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise et le CAUE du Val-d’Oise vous proposent, dans le cadre des rendez-vous du développement durable, en partenariat avec l’association « Quelle Terre Demain ? », une rencontre sur le thème de la réduction des pesticides, avec le témoignage de partenaires locaux.