Ces galeries de larves de scolytes dessinent d’élégantes gravures sous l’écorce d’un érable champêtre mort, trouvé à Cergy. Ces dessins sont nommés entomoglyphes. Leurs caractéristiques permettent dans certains cas de déterminer l’espèce du scolyte responsable.
La femelle a foré une courte galerie rectiligne et a aligné ses œufs de chaque côté dans des encoches de ponte. Chaque larve a ensuite creusé sa propre galerie en s’éloignant de la galerie maternelle.
Les adultes issus de ces galeries larvaires ont perforé l’écorce pour sortir.
Ces petits coléoptères, lorsqu’ils pullulent dans les forêts, peuvent provoquer de graves dégâts aux arbres. La plupart des espèces de scolytes s’attaquent aux arbres affaiblis par une sécheresse prolongée, ou par d’autres causes.
Il existe 140 espèces en France de ces scolytes qui creusent leurs galeries sous les écorces.
Très bizarre, cette vielle branche de bouleau trouvée dans un tas de bois abandonné en forêt ! Qui donc a fait ces trous ronds bien alignés ? Un maniaque de la perceuse ? Un champion de tir à la carabine ?
Le bois était tellement décomposé que la branche s’est vidée du terreau qu’elle contenait lorsque j’ai voulu la redresser. Vu de l’intérieur, il apparaît que les trous sont reliés par une galerie.
J’ai trouvé la clé du mystère dans une vieil ouvrage sur les coléoptères. De tels alignements sont la signature d’une espèce de scolyte inféodée aux bouleaux : Scolytus ratzeburgii, nommé aussi grand scolyte du bouleau.
Ces trous sont les orifices d’accouplement par où le mâle s’introduit et féconde la femelle à mesure de sa progression dans sa galerie de ponte. Les œufs fécondés donnent naissance à des larves qui creusent sous l’écorce des galeries perpendiculaires à la galerie maternelle, puis divergentes.
On voit, de part et d’autre de la galerie maternelle large et droite, les encoches de ponte prolongées par les galeries larvaires sinueuses dont la largeur augmente avec la croissance de la larve.
Les scolytes sont des insectes utiles dans le processus de décomposition du bois. En cas de pullulations, ils peuvent cependant causer de grands dégâts.