Les Simaroubaceae, ça existe ? C’est la famille de l’ailante qui compte de nombreux genres tropicaux. L’ailante fait exception, car il est très rustique, résistant jusqu’à -30°.
Ses ancêtres étaient autrefois bien présents en Europe. Chassés par les glaciations, ils se sont réfugiés en Chine. Puis, l’ailante est revenu chez nous, rapporté par le père jésuite Pierre Nicolas Le Chéron d’Incarville au 18ème siècle. Sa rapidité de croissance, sa faculté à émettre des drageons, et son très faible niveau d’exigence quant aux sols l’ont fait apprécier pour des alignements, des haies brise-vent, des plantations pour la fixation de dunes et de talus, un peu partout en Europe. Essence de lumière et de sols maigres, il est aujourd’hui le roi dans les friches urbaines.
Il arrive même à s’installer dans les murs et les falaises ! Et la moindre fissure sur un trottoir lui suffit.
Ses nombreuses graines ailées assurent sa dissémination par le vent et l’eau. Un arbre adulte peut en produire jusqu’à 300 000 par an !
Faut-il voir en lui une peste abominable ou s’émerveiller de ses capacités extraordinaires ?
Un papillon chinois à Paris
Il semble que très peu d’insectes s’attaquent à cet arbre, hormis un papillon de nuit géant, le bombyx de l’ailante (Samia cynthia), qui a été introduit de Chine dans les années 1860 dans le but de produire de la soie. L’expérience ne fut pas concluante, mais quelques papillons de cette espèce vivent encore dans Paris. En hiver, on peut, paraît-il, repérer ses longs cocons qui pendent aux branches dénudées des vieux ailantes de quelques squares parisiens.
Sources :
L’histoire planétaire mouvementée de l’ailante, par Zoom Nature
Samia cynthia, un chinois dans Paris, par Mes amis papillons
La fiche Vigi-pratique de la Fredon Ile-de-France sur l’ailante