Cette jolie liane sauvage apprécie les fourrés arbustifs dans les sols riches et frais. On la trouve souvent en lisière de bois.
La plante est dioà¯que, et les pieds mâles ont des inflorescences plus allongées que les femelles.
Les jeunes pousses de cette plante vivace à racine charnue, semblables à de fines asperges, pointent dès le début du printemps. Les Tarnais en sont friands. C’est une tradition : tous les ans, le Tarnais « va aux respounchous » dans ses coins gardés secrets. Les non-Tarnais trouvent ce légume sauvage très amer (les pôvres, ils ne savent pas le cuisiner).
On raconte sur ses vertus aphrodisiaques prétendues de gentilles balivernes. « Vous croyez que pour terminer un tour de France, on ne prend que de la vitamine C … Non ! Je mange aussi des respounchous ! » aurait un jour déclaré le champion cycliste Laurent Jalabert.
La passion des respounchous fait chaque année les bonnes feuilles de la presse méridionale : perdu dans la forêt en allant aux respounchous, un coup d’épaule pour des respounchous, le concours de la meilleure recette de respounchous…Et à Cergy-Pontoise, il y en a des chercheurs de respounchous ? J’en connais au moins deux, ils se reconnaîtront.
Le tamier, car c’est son nom, est bien une plante médicinale et il ne faut pas consommer ses fruits et sa racine qui sont toxiques. J’ai vu sur un marché d’Ile-de-France ces jours-ci un pittoresque vendeur de racines de tamier qui faisait autour de lui un bel attroupement. Selon lui, le suc de la racine grattée au couteau est souverain pour soulager toutes les douleurs. « Eh ! ça brà»le la peau ! « se plaignait un badaud cobaye soufflant sur son poignet. « Vous verrez, quand ça ne pique plus, ça fait beaucoup de bien ! » Comme les coups de marteau ?
La plante s’appelle aussi « herbe aux femmes battues », car on utilisait la racine, malgré ses propriétés vésicantes et rubéfiantes, pour soigner les contusions.