Avec le redoux, les petites chenilles de la pyrale du buis qui hivernent entre deux feuilles pourraient bientôt se réveiller. Profitez de la sortie de l’hiver pour éliminer à la main un maximum de ces hivernantes cachées dans leur cocon de protection.
Et révisez les techniques de lutte pour la suite des événements :
Un petit coucou aux amis des Hauts-de-France encore épargnés par la pyrale du buis. Voilà à quoi ils peuvent s’attendre !
En touchant l’arbuste je fais décoller de nombreux papillons. Ce sont les adultes de la deuxième génération de l’année, la première émergeant en avril-mai.
Un papillon tout neuf mais mal en point
Celui-ci, pas très vif, se pose à hauteur de mes yeux et se laisse approcher de tout près. J’en profite pour le photographier sous tous les angles.
En fait, il est mal en point et son abdomen présente un trou sur le côté. Que s’est-il passé ? Un accident ? Une maladie ? Serait-ce le trou de sortie d’un parasite ? Si oui, ce serait plutôt une bonne nouvelle… pour les buis.
Chez cette espèce, c’est la jeune chenille qui passe l’hiver, bien cachée dans un cocon tissé entre deux feuilles de buis appliquées l’une contre l’autre. Elle se réveillera au printemps pour reprendre sa croissance. Comme elle entre en diapause, elle ne se nourrit plus en hiver. Il serait donc inefficace de la traiter pendant cette saison avec du Bacillus thuringiensis, car ce produit de traitement biologique n’agit que lorsqu’il est ingéré par la chenille.
Les papillons parents de cette dernière génération étaient présents fin septembre.
Le papillon de la pyrale du buis existe sous deux formes : une forme bicolore et une forme brune. A noter que la forme brune conserve le petit triangle blanc sur l’aile antérieure. C’est un papillon de nuit, mais on l’aperçoit souvent en journée.
La chenille de la pyrale du buis, papillon de nuit invasif d’origine asiatique, continue de faire des dégâts dans nos buis. Heureusement on voit poindre des solutions biologiques. Le programme national SaveBuxus lancé en 2014 a permis de tester l’efficacité de la lutte biologique avec des insectes auxiliaires. Sur 54 souches de 17 espèces de trichogrammes essayées, 6 ont donné des résultats satisfaisants.
Ce sont donc des trichogrammes, minuscules hyménoptères de moins de 1 mm, qui viendront au secours des buis. Les femelles de ces parasitoà¯des pondent dans les œufs des chenilles de la pyrale. Les premiers élevages démarrent et la commercialisation commence en quantité limitée. Pour optimiser l’efficacité du traitement, on peut détecter l’émergence des papillons à l’aide de pièges à phéromones spécifiques, afin de disposer les trichogrammes au moment le plus opportun.
Ca y est, elle sont arrivées dans mon jardin. Les pyrales du buis ont tissé leurs cocons sur les branches, cachés dans des feuilles collées avec des fils de soie. J’ouvre quelques loges pour vérifier leur présence. Et je tombe sur une chenille bizarrement décorée de deux perles blanches près de la tête.
Cela ressemble bien à des œufs de mouches tachinaires, connues pour parasiter les chenilles. Je referme doucement le couvercle de la loge en m’excusant du dérangement, et je place le tout dans un bocal fermé avec un morceau de voile, pour que tout ce petit monde puisse respirer. Il n’y a plus attendre et espérer des naissances.
Une tachinaire, ça ressemble à ça : une grosse mouche avec des poils raides sur le dos. La famille des Tachinidae compte environ 600 espèces en Europe.
Il faudra sans doute des années pour faire émerger des solutions écologiques satisfaisantes. En attendant, il parait raisonnable d’essayer d’autres plantes pour faire de jolies bordures. Et si nous mutualisions nos essais et nos résultats, pour avancer plus vite et plus sà»rement ? Le service Espaces verts de Conflans va essayer Osmanthus burkwoodii, aux fleurs parfumées. Qui d’autre se lance ?
On peut penser bien sà»r à l’infatigable if, d’un emploi classique pour les grands topiaires.
Je vous propose quelques autres pistes :
– Le lierre, à condition de choisir une variété à port compact et petites feuilles (comme sagittifolia par exemple mais il en existe beaucoup d’autres), et de lui faire garnir un support métallique. Il faudra de la patience, mais ce sera très solide.
– Le romarin (la variété prostratus, plus compacte ?) : attention cependant à la chrysomèle américaine !
– Euonymus fortunei, une plante solide, peut-être un peu trop vue partout…
– Ilex crenata qui ressemble beaucoup au buis, mais sensible aux acariens en été.
Et pour des petites bordures naturelles pleines de charme, pourquoi pas :
– La santoline à feuillage gris, vert ou jaune,
L’alchemille, une vivace généreuse et sage que l’on l’oublie trop souvent.
La pyrale du buis, qui a occasionné l’an dernier des ravages épouvantables dans les parcs parisiens, a fait son apparition à Pontoise, sans doute arrivée là à l’occasion de quelques plantations de buis porteurs de pontes. En quelques mois, ces chenilles, dédaignées par les oiseaux, peuvent défolier entièrement ces arbustes. Il n’y a hélas pas de solution miracle pour s’en débarrasser. Ce papillon prolifique d’origine asiatique est en France depuis 2008 et progresse très rapidement.
Les chercheurs s’activent pour trouver des solutions. En attendant la mise au point de méthodes de lutte efficaces, il convient de s’abstenir de planter des buis.
Les agronomes sont sur la piste des trichogrammes, petits hyménoptères qui pourraient parasiter les œufs de ces papillons. Leur projet est de repérer des œufs parasités et d’expérimenter l’élevage de ces insectes auxiliaires.
Jardiniers, ne laissez pas seuls ces chercheurs dans leur quête ! Vous pouvez les aider en participant au programme SaveBuxus. Il s’agit de collecter pour eux un maximum de pontes de pyrale à partir de juin 2015, sur des buis non traités. Quelques-unes de ces pontes contiennent peut-être les parasitoà¯des qui changeront le destin de nos jardins.