Les deux sites de référence du volet JEVI (Jardins, espaces végétalisés et infrastructures) du Plan Ecophyto ont fait peau neuve. Plus clairs, plus commodes, ils vous permettront de trouver rapidement l’information pertinente dont vous avez besoin pour jardiner sans pesticide, que vous soyez jardinier amateur ou gestionnaire d’espaces verts.
Pour les jardiniers amateurs, voici le nouveau visage de Jardiner Autrement, porté par la SNHF :
Vous avez dit pesticides ? Mais que signifie précisément ce terme ? Je vous ai préparé un petit lexique pour tenter d’y voir plus clair dans les notions plus ou moins imbriquées de phytosanitaires, biocontrôle, biocides…
Biocontrôle
Le biocontrôle est l’ensemble de méthodes de protection des cultures, alternatives aux produits chimiques de synthèse, et ayant recours à des organismes vivants ou des substances naturelles. On en distingue quatre catégories, basées sur :
des macro-organismes (insectes, nématodes ou acariens) qui peuvent être exotiques ou indigènes, prédateurs ou parasitoà¯des,
des micro-organismes (virus, bactéries ou champignons) et leurs extraits,
des médiateurs chimiques (phéromones ou kairomones),
des substances naturelles d’origine minérale, végétale ou animale.
Certains produits de biocontrôle sont des produits phytopharmaceutiques, notamment les micro-organismes et les médiateurs chimiques.
Les biocides, encadrés par une autre réglementation que celle des produits phytopharmaceutiques, sont des produits destinés à détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes nuisibles, à en prévenir l’action ou à les combattre, par une action chimique ou biologique. On en distingue 22 types répartis en 4 classes :
les désinfectants,
les produits de protection des matériaux,
les produits de lutte contre les nuisibles (rodenticides, anti-puces…),
les autres produits tels que les peintures anti-salissures, les fluides pour la conservation des corps…
E-phy est le site officiel de référence de tous les produits phytopharmaceutiques, de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture, autorisés en France.
Il permet notamment de trouver les produits phytopharmaceutiques dont l’emploi est autorisé dans les jardins.
Loi Labbé
Promue par le sénateur Joà«l Labbé, cette loi, modifiée par la loi de transition énergétique, vise à l’interdiction de l’usage des produits phytosanitaires par l’à‰tat, les collectivités locales et établissements publics pour l’entretien des espaces verts, promenades, forêts, et des voiries, à compter du 1er janvier 2017.
Les jardiniers amateurs sont également concernés : la commercialisation et la détention de produits phytosanitaires à usage non professionnel seront interdites à partir du 1er janvier 2019.
Les produits de biocontrôle, ceux qualifiés à faible risque ainsi que ceux qui sont utilisables en agriculture biologique (UAB) pourront continuer à être utilisés.
Les traitements obligatoires dans le cadre de la lutte contre les organismes réglementés échappent également à ces mesures d’interdiction.
Pour l’agence Santé publique France, le terme « pesticides » comprend les produits phytopharmaceutiques autorisés pour la protection des végétaux, les biocides et certains médicaments à usage vétérinaire et humain.
Les produits phytopharmaceutiques (PPP), appelés aussi phytosanitaires, sont des substances actives ou des préparations destinées à :
protéger les végétaux, ou les produits végétaux, contre tous les organismes nuisibles ou à prévenir leur action,
exercer une action sur les processus vitaux, pour autant qu’il ne s’agisse pas de substances nutritives,
assurer la conservation des produits végétaux,
détruire les végétaux indésirables,
détruire les parties de végétaux, freiner ou prévenir une croissance indésirable des végétaux.
Cette définition inclut :
les produits issus de synthèse chimique,
des produits d’origine naturelle (extraits végétaux, animaux ou minéraux),
les micro-organismes,
les médiateurs chimiques,
les stimulateurs de défense des plantes.
Zéro phyto
Cette expression désigne un mode de gestion des espaces verts et de la voirie sans produits chimiques de synthèse, voire sans produits phytopharmaceutiques. Elle fait désormais partie du vocabulaire de communication des collectivités, des réseaux des professionnels territoriaux, des organismes de formation du personnel territorial, des structures d’accompagnement des collectivités.
Et pour résumé tout ça : le joli tableau de synthèse de Plante et Cité sur la protection des plantes dans les JEVI (jardins, espaces végétalisés et infrastructures).
Jardiniers des collectivités, le moment est venu de faire du ménage dans votre armoire à phytosanitaires et de vous débarrasser de vos boîtes de Vermivore et autres pesticides, car la plupart de ces produits ne seront plus autorisés au 1er janvier 2017, en application de la loi Labbé. N’attendez pas le dernier moment pour vous séparer dans les règles de ceux qui seront interdits ! En effet les collectes organisées par Adivalor se font à des dates précises une fois par an seulement.