Cette plante flottante vue dans l’étang de la Galiotte à Carrières-sous-Poissy est la jussie rampante (Ludwigia peploides). Originaire d’Amérique du Sud (comme le ragondin), elle est capable d’asphyxier rapidement des plans d’eau grâce à son extraordinaire rapidité de croissance : la masse d’une tache de jussie peut doubler en trois semaines ! C’est, avec Ludwigia grandiflora (l’autre jussie invasive) l’une des pires plantes exotiques envahissantes en France, extrèmement préjudiciable à la biodiversité des milieux aquatiques. Les jussies affectionnent les étangs, les berges au sol détrempé, les cours d’eau lents, les fossés, parfois les prairies humides.
Leurs jolies fleurs sont la cause de leur présence sur notre sol : elles ont été introduites pour embellir les bassins d’ornement et puis se sont multipliées dans la nature.
Si nos cygnes et nos canards les délaissent, il semble qu’un petit coléoptère indigène puisse grignoter leurs feuilles, sans toutefois réussir à lui faire beaucoup de mal. Il s’agit de la galéruque du nymphéa qui fait parfois de la dentelle des feuilles flottantes de ces belles plantes de bassin.
Les jussies se bouturent naturellement à partir de très petits fragments, aussi leur éradication d’un bassin contaminé est quasiment impossible. Leur contrôle nécessite une surveillance régulière et des arrachages manuels minutieux. Depuis 2007, la vente des deux espèces de jussies est interdite en France.
Ludwigia grandiflora et Ludwigia peploides font partie de la liste des espèces végétales envahissantes considérées comme préoccupantes pour l’Union européenne (en vigueur depuis le 3 aoà»t 2016).