Les frelons asiatiques ont installé leur nid au sommet d’un très grand marronnier blanc dans le parc du château de Grouchy à Osny. La chute des feuilles le rend beaucoup plus visible. On aperçoit le trou d’entrée latéral caractéristique d’un nid de frelons asiatiques.
Arrivée en 2014 dans le Val d’Oise, l’espèce a progressé de façon très importante :
Cette prolifération met à mal l’apiculture locale. Certains ruchers ont dà» être déménagés pour les éloigner des secteurs les plus infestés. C’est le cas du rucher de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise qui vivait des jours heureux dans l’arboretum près de l’Axe majeur à Cergy : il est parti à Vauréal sur un site moins fréquenté par les frelons asiatiques.
La situation inquiète aussi la population et les élus pour les risques de piqures. Les frelons asiatiques ne sont dangereux que lorsque l’on s’approche à moins de 6 mètres de leur nid. Or ils choisissent généralement pour l’établir la partie haute d’un grand arbre, bien au-dessus de cette hauteur. Il n’en demeure pas moins que si un nid tombe accidentellement, il est préférable de ne pas être dessous !
Pour limiter les risques et l’impact sur l’apiculture, la destruction des nids est la meilleure méthode. Elle incombe aux collectivités sur l’espace public et aux particuliers sur les espaces privés. La procédure à suivre a été décrite dans cet article : Un nid de frelons asiatiques ! Que faire ?
Un certain nombre de mauvaises pratiques germent dans l’esprit de personnes mal informées, il convient de leur tordre le cou :
Un bon coup de fusil et on n’en parle plus ?
Cette méthode de Tartarin est très dangereuse, plusieurs centaines de frelons furieux peuvent agresser le tireur et les personnes des environs !
Et si on gavait les frelons asiatiques de fipronil, ils iraient empoisonner leur nid ?
Il est vraiment navrant de voir des apiculteurs utiliser des pesticides dont ils savent que même des doses infimes ont des effets dévastateurs sur leurs abeilles ! La méthode, à l’efficacité très douteuse, est dangereuse pour l’environnement et pour l’applicateur, et surtout elle est strictement interdite, comme cela est rappelé dans la note DGAL du 10 05 2013 !
Et si toute la population se mettait à piéger les reines de frelons asiatiques au printemps, on les élimineraient toutes ?
Le Muséum national d’Histoire naturelle rappelle que le piégeage des fondatrices est déconseillé en dehors d’un cadre scientifique, car la pratique est inefficace et néfaste pour la biodiversité.
Inefficace, car les reines de frelons asiatiques sont très nombreuses, et il est illusoire de les éliminer toutes. Les études expérimentales encadrées scientifiquement sur l’effet de ces piégeages sur la pression de prédation n’ont pas encore rendu leurs conclusions. Cette pratique historique dans certains départements n’a nullement empêché la progression ni la prolifération de l’espèce.
Néfaste pour la biodiversité, car même les pièges prétendus les plus sélectifs n’ont pas fait la preuve scientifique de leur sélectivité. Ce qui a pu fonctionner localement à un moment donné n’est absolument pas généralisable sans études sérieuses. Il est dommageable pour le bon fonctionnement des chaines alimentaires et pour les oiseaux de détruire des frelons européens, des guêpes, des papillons de nuit attirés dans ces pièges, notamment ceux de type bouteille.
D’autre part, certains pièges, selon l’appât utilisé, peuvent avoir l’inconvénient d’attirer aussi les abeilles. Si les dispositifs leur permettent généralement de s’échapper, la promiscuité d’abeilles de provenance diverses peut être un facteur de transmission de parasites ou de maladies entre abeilles.
Pour ces raisons, le piégeage, affaire de spécialistes formés, doit être réservé aux apiculteurs, uniquement dans leurs ruchers et lorsque des attaques sont constatées.
Quand un nid est détruit, il faut l’enlever tout de suite ?
Non, la bonne méthode consiste à procéder en deux temps : il faut attendre 2 à 3 jours que les frelons restés dehors lors de l’intervention rentrent au nid et s’empoisonnent. Après ce délai seulement, le nid doit être évacué et détruit dans des conditions respectueuses de l’environnement par le prestataire spécialisé. Mais il ne faut pas oublier cet enlèvement, sinon les oiseaux consommeront les larves mortes dans le nid et s’empoisonneront !