Une surprise au parc de Grouchy
En repérage pour une animation dans les allées du parc du château de Grouchy à Osny, j’ai trouvé la tête d’un gros coléoptère sur un tas de bois. Un pic, un corvidé ou une chouette aura attaqué ce mâle Dorcus paralellipipedus, (reconnaissable à ses mandibules courtes mais fortes), ne consommant que l’abdomen et une partie du thorax.
Intéressant, me suis-je dit, pour notre animation, et j’ai ramassé le trophée. Mais je n’avais pas imaginé que la tête de cette « Petite Biche » allait me mordre ! Et si je bougeais, elle serrait plus fort ! Pas vraiment douloureux, mais impressionnant. Alors j’ai attendu, une minute ou deux, qu’elle se fatigue et tombe à terre. J’ai pris cette photo pour immortaliser l’aventure.
Je me suis demandé combien de temps la tête séparée du corps d’un insecte est encore capable d’effectuer des mouvements. Autrement dit, ai-je loupé le pic à quelques minutes près ou à quelques heures ? Et la chouette de la nuit précédente, est-elle aussi plausible ?
Pour répondre à cette question, un entomologiste du début du siècle dernier a fait des expériences. Selon les espèces, la tête reste active entre 3 heures (pour les taons) et 6 jours (pour les perce-oreilles). Pour les coléoptères, ce serait de l’ordre d’une dizaine d’heures. Et le corps des insectes décapités, gigote-t-il aussi longtemps ? Plus encore que la tête : généralement plusieurs jours, jusqu’à 18 pour certains papillons !
Source :
Résistance à la mort par décapitation ou immersion, V. Brandicourt (1901), OPIE