Les mamelles sont pleines, les ventres bien ronds : c’est une question de jours, me confie Florian, de la Ferme d’Ecancourt, les agnelages vont commencer. Cette année, la météo clémente n’aura pas nécessité la rapatriement des brebis en bergerie. Elles sont toujours au pré et se régalent d’herbe tendre !
Pour les biquets, il faudra patienter encore quelques semaines.
Dans la pâture qui accueille le rucher de la ferme, Gloria, chèvre des fossés, et le bouc Jazz débroussaillent en broutant les ronces qui gagnent en lisière.
Mission accomplie pour les brebis de la Ferme d’Ecancourt à Conflans. Elles ont brouté les prairies du parc du Prieuré en juin et juillet et viennent d’arriver sur leur nouvelle pâture à Jouy-le-Moutier, à proximité des jardins familiaux.
A partir de mi-septembre et pour deux semaines, ce sont les chèvres des fossés qui débarqueront au rocher-cascade du parc du Prieuré pour un bon débroussaillage.
Le parc du château de Marcouville accueille depuis 2013 une ferme pédagogique, gérée par « les Z’Herbes folles », association d’éducation à l’environnement. Ce projet est porté en partenariat avec la ville de Pontoise. Depuis l’arrivée de la ferme, les pelouses du parc sont passées de 12 tontes annuelles à un entretien par pâturage (cheval, vache, ânes, chèvres, moutons).
La ferme propose en semaine des activités de découverte du monde animal et de sensibilisation à la nature pour les enfants des écoles, des centres de loisirs et les résidents de structures spécialisées (maisons de retraite, instituts médico-éducatifs). Le weekend, les portes sont ouvertes pour le grand public qui est accueilli gratuitement.
L’équipe d’animateurs emploie l’approche Montessori, une pédagogie basée sur l’apprentissage par l’expérience et la perception sensorielle et propose des interventions en médiation animale pour les personnes en situation de handicap ou en perte d’autonomie.
Certains des animaux de la ferme font partie de programmes de conservation des races anciennes : c’est le cas de la chèvre Poitevine, de la chèvre des fossés, du mouton Thônes et Marthod, du baudet du Poitou, ou encore de la jument Trait du Nord.
La ferme se délocalise aussi pour certains événements ou manifestations et souhaiterait faire émerger des projets hors de ses murs, sur des espaces publics ou privés : projets de pâturage, de potagers et poulaillers partagés, développement de la traction animale et de l’utilisation du cheval en ville (entretien d’espaces verts, collecte de déchets, transports de personnes…).
La panoplie de solutions pour le pâturage urbain s’élargit à Cergy-Pontoise : en plus des brebis solognotes que l’on a pris l’habitude de voir sur les espaces verts cergypontains, voici venir des chèvres et des vaches.
Gamine, Gloria, Décolorée sont les trois chèvres des fossés qui ont intégré cet été les effectifs de la Ferme d’Ecancourt. Les chèvres des fossés, d’un naturel docile, et gourmandes de plantes ligneuses, sont particulièrement adaptées pour le débroussaillage des friches et la lutte contre la renouée du Japon.
Elles seront bientôt inséminées pour assurer le renouvellement et la croissance du troupeau en fonction des besoins.
Fidèle à son engagement écologique, l’équipe de la Ferme d’Ecancourt a choisi de travailler avec des races locales adaptées à notre terroir. Ces races à faible effectif font l’objet comme les brebis Solognotes de programmes de sauvegarde et de conservation auxquels participe notre partenaire.
La ville de Courdimanche a demandé cet été à la Ferme d’Ecancourt d’expérimenter, aux Grands jardins, la lutte contre la renouée du Japon par le pâturage. Cette plante vivace invasive prolifère en effet dans un secteur de ce bel espace naturel. Les brebis Solognotes voudront-elles de cet herbe-là ? Les tests effectués à la ferme ayant montré que l’appétibilité semblait suffisante, il a été décidé de tenter l’expérience sur le terrain avec un petit troupeau de quatre brebis et de mettre en place un protocole de suivi.
Juste avant l’arrivée des ovins, une grande touffe de renouée a été fauchée, d’autres touffes ont été laissées entières et enfin un enclos a été installé autour d’une touffe témoin fauchée dont on pourra mesurer la repousse à l’abri de la gourmandise des animaux.
Un mois plus tard, que constate-t-on ? Si la touffe témoin atteint 80 cm de haut, toutes les autres renouées ont été broutées : les jeunes repousses comme les feuilles des hautes tiges. Les piquets, visibles sur la photo ci-dessus, devaient servir à mesurer la hauteur de repousses de renouées…
L’an prochain, il est prévu de poursuivre l’expérimentation et de tester l’efficacité des chèvres.