Elles s’immiscent dans les moindres fissures de murs et de trottoirs, s’installent entre les pavés, s’invitent au sein des pelouses de nos jardins, dans les massifs fleuris et les jardinières. Une nature conquérante contre notre désir de nature domestiquée ?
Si aujourd’hui les préceptes esthétiques et de salubrité publique évoluent vers un retour du sauvage en ville, vers un peu moins de maîtrise et un peu plus de tolérance, les plantes sauvages ordinaires qui investissent nos villes ont encore mauvaise réputation. Elles interrogent notre perception de la propreté et de l’ordonnancement.
Et pourtant ces petites plantes méritent toute notre attention :
- Parfois l’adventice vient au secours du concepteur pour inventer des mariages heureux de formes et de couleurs, entre une nature composée et une nature spontanée.
- La plupart de ces plantes sont des pionnières, capables de coloniser des espaces vierges et d’engendrer à partir de ce premier stade de nouveaux écosystèmes.
- Elles ont aussi de nombreuses vertus médicinales. J’ai testé l’incroyable pouvoir du suc frais des feuilles de plantains contre une piqure de guêpe cet été sur mon petit garçon : épatant…Il sait fort bien reconnaître le plantain à présent.
- Elles sont une source de nourriture nécessaire à la survie des insectes et des oiseaux en ville. Mais l’homme s’en est également nourri pendant des siècles avant de les oublier. Les très jeunes feuilles et les épis floraux des plantains sont consommables cuits ou en salade. Les oiseaux sont friands de ses graines et de celles du mouron blanc.
- Les plantes ne poussent pas au hasard. Chaque espèce s’épanouit à un temps donné dans le milieu auquel elle est adaptée. Les plantes sauvages constituent donc en retour d’excellents témoins de l’état de nos sols. Sachons donc les observer. Le mouron blanc prolifère par exemple dans des sols riches en matière organique. C’est une plante indicatrice du bon équilibre du sol et d’une bonne minéralisation. Sur ce type de sol, nul besoin de fumure.
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