On vante souvent les vertus d’associations de plantes au jardin, et ce sujet est abondamment relayé sur internet. Mais quelle est la part de ce qui est scientifiquement prouvé dans ce domaine de connaissance encore largement empirique ?
Certaines associations bénéfiques relèvent de mécanismes identifiés. En voici quelques illustrations :
Les plantes répulsives
Certaines plantes à odeur forte perturbe l’odorat de ravageurs. C’est le cas de l’oignon et du poireau utilisés pour protéger la carotte de la mouche dont la larve creuse des galeries dans ses racines. (source INRA : http://ephytia.inra.fr/fr/C/20147/hypp-Les-Allium-et-les-composes-soufres)
Les plantes pièges
Le lin provoque la levée des graines de l’orobanche du pois. On peut donc épuiser par la culture du lin le stock de graines de cette plante parasite des fabacées (source : Joseph Pousset – Agricultures sans herbicides – 2003).
Les plantes qui nuisent à certains ravageurs
L’oeillet d’Inde bloque le développement et la multiplication des nématodes qui attaquent les racines des tomates (source INRA : http://www7.inra.fr/lecourrier/assets/C17Cayrol.pdf).
Les plantes relais
Certaines plantes hébergent un ravageur spécifique qui ne risque pas de contaminer les cultures, mais va attirer les auxiliaires, dont certains sont généralistes. Ceux-ci se multiplient alors et prospectent le reste du jardin au bénéfice des cultures à protéger. Les plantes qui suivent hébergent un ravageur spécifique, puceron ou psylle, et méritent une place dans tout jardin : le lierre, le sureau noir, l’arbre de Judée, le nerprun alaterne, la viorne tin, le laurier-sauce et chez les plantes herbacées le dactyle aggloméré, l’ortie dioà¯que, le bleuet, le compagnon blanc, la tanaisie, l’achillée mille-feuilles.
Le laurier sauce, par exemple, héberge un psylle spécifique qui attire une punaise prédatrice du psylle du poirier.
(sources Pierre Michelot – La production en pépinière – 2010 ; Fabien Liagre – Les haies rurales : rôles, création, entretien – 2006).
J’ai observé que les molènes sont attaquées par une chenille spécifique qui attire un hyménoptère parasitoà¯de réputé pour s’intéresser aussi à la piéride du chou.
Il existe bien d’autres relations entre les plantes et les auxiliaires, abordés dans cet article : les plantes favorables aux insectes auxiliaires.
Conclusion
Pour moi, les plantes compagnes les plus sà»res pour le potager sont les arbustes de la haie variée, plantée de préférence d’espèces locales, et les plantes fleuries sauvages de la prairie naturelle.