Avez-vous remarqué ces enroulements au bord des feuilles des robiniers ? Cette année, on en voit un peu partout, à condition de les chercher, car les attaques restent discrètes. Le responsable est un moucheron, plus exactement une cécidomyie. Sa ponte provoque cette forme de galle qui protègera les asticots durant leur croissance. A l’intérieur de chaque galle on trouve deux ou trois larves d’un joli jaune. Les mésanges ont vite appris qu’elles étaient comestibles : on voit ici ou là les coups de becs qui ont percé les galles.
Obolodiplosis robiniae – c’est le nom de cette cécidomyie – est inféodée aux robiniers. Ce nouveau ravageur nous arrive d’Amérique, le continent d’origine de ces arbres introduits au 17ème siècle en Europe par les explorateurs, qui avaient remarqué la solidité de son bois, apte à faire de bons piquets, et la valeur nutritive de son feuillage pour le bétail.
Le premier signalement en France de cette cécidomyie remonte à 2007, suite à son introduction fortuite en Italie en 2003.
Cette cécidomyie est souvent parasitée par un minuscule hyménoptère du genre Platygaster, qui assure une régulation efficace du ravageur. Cette micro guêpe parasitoà¯de exclusif de ce diptère pond dans les larves de la cécidomyie. Les larves de Platygaster qui se développent rapidement ne laisseront de leur hôte que la peau. On a cherché ce Platygaster en Amérique : il semble bien qu’il n’y soit pas. Il s’agirait donc d’une espèce européenne qui se serait spécialisée à l’arrivée d’Obolodiplosis. Une création d’espèce nouvelle en quelques années seulement ? La nature a de ces mystères !
http://www.bourgogne-nature.fr/fichiers/bn12-91-99-insectes-du-robinier_1390843095.pdf
6 réflexions au sujet de “Une nouvelle chaîne alimentaire est née”