Tout le monde a déjà observé ces grosses tortues qui se prélassent au soleil dans les étangs. Elles ont toutes la même histoire : quelqu’un se laisse tenter par un bébé tortue dans une animalerie, et puis l’animal vorace grossit, finit par remplir l’aquarium, ne sent pas très bon et fait preuve d’agressivité. Et, souvent faute d’autres solutions, la tortue encombrante se retrouve dans le milieu naturel. Ce n’est pas forcément un cadeau pour la nature car ces tortues américaines sont susceptibles d’avoir un impact négatif sur les populations des tortues indigènes, là où elles existent.
Elle a pondu !
Cette femelle, photographiée par un animateur nature de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise au mois d’aoà»t 2016, était en ponte. Mais plusieurs facteurs limitent très fortement les chances de succès de reproduction de cette tortue en Ile-de-France.
Pour l’instant, on ne rapporte des cas de reproduction réussie que dans la moitié sud de la France. Il faut en effet une température suffisamment élevée (de l’ordre de 25 à 30°) pendant les 70 à 90 jours que nécessite l’incubation. Mais avec le réchauffement climatique, allez savoir !
Très peu de mâles !
Les conditions de températures optimisées pour la rentabilité des élevages ont abouti à la production de 90% de femelles, la température au cours de l’incubation ayant un effet direct sur le sexe des nouveaux-nés. Ce sex ratio déséquilibré, qui se retrouve naturellement dans les populations des adultes relâchés dans nos étangs, est bien sà»r un facteur qui peut limiter le taux de fécondation des œufs.
L’histoire d’un commerce juteux
Au départ destinées au marché intérieur américain des nouveaux animaux de compagnie, ces tortues ont été interdites de vente aux Etats-Unis en 1975 en raison de suspicion de cas de salmonellose transmise à des enfants. Aussi, c’est tout naturellement que les producteurs américains se sont tournés vers l’exportation. On estime qu’entre 1985 et 1994, plus de 4 millions de tortues ont ainsi été importées en France.
Maintenant, c’est fini
En1997, la Commission européenne a interdit ces importations. Aujourd’hui, cette espèce fait partie des 49 espèces exotiques envahissantes réglementées en France.
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Les écrevisses de la base de loisirs de Cergy-Pontoise
Sources :
Tortue de Floride, par le Conservatoire d’espaces naturels corse
Tortues de Floride, par Maison pêche et nature (ville de Levallois)
Trachemys scripta elegans, par le Centre de ressources Espèces exotiques envahissantes
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