Il est souvent préconisé de faire cohabiter au jardin les plantes fleuries et les légumes, afin de profiter des bénéfices biologiques de ces associations. Ces pratiques plus ou moins empiriques ont des fondements scientifiques. Vous pouvez retrouvez dans notre article Plantes compagnes l’explication de ces mécanismes.
Des chercheurs ont récemment testé l’effet de la proximité de bandes fleuries dans la culture du melon. Leur idée était de proposer des plantes nourricières ou relais aux auxiliaires susceptibles de contrôler les pullulations de pucerons. Et cela a très bien fonctionné : les melons des planches bénéficiant de ce compagnonnage ont été significativement moins attaqués par les virus transmis par les pucerons que ceux des planches témoins. Les plantes composant la bande fleurie étaient adaptées au climat méditerranéen car cet essai a été conduit par une équipe de l’INRA d’Avignon.
Le mélange qui a prouvé son efficacité est composé de cinq espèces, deux annuelles, le bleuet et la gesse commune (Lathyrus sativus), et trois vivaces, le sainfoin, la petite pimprenelle et la marjolaine (Origanum majorana).
Je suggère aux jardiniers amateurs qui voudraient s’inspirer de ces résultats de remplacer la marjolaine par un origan, plante très proche et plus facile à trouver. De même, la gesse commune peut sans doute être remplacée par le pois de senteur (Lathyrus sativus) qui est aussi une gesse. Evidemment, il ne faut pas choisir des cultivars à fleurs doubles qui ont très peu à offrir aux insectes ! Attention en particulier au bleuet, souvent vendu en mélange de fleurs doubles de différents coloris.
La vrai difficulté consiste au bon respect du calendrier de cultures. Le système pour être efficace nécessite impérativement que les plantes compagnes soient déjà en fleurs au moment où l’on installe les plants de melon.
A chacun de faire ses essais selon sa région. Racontez-nous vos expériences !