Qui grignote ainsi les jeunes feuilles du trèfle des champs, sous les grands pylônes de la plaine des Linandes ?
C’est le gribouri à deux taches ! Une chrysomèle connue pour manger surtout du millepertuis : Cryptocephalus moraei. Avez-vous vu sa tête à demi cachée dans son thorax : ainsi sont les Cryptocephalus.
Qui craint encore le gribouri ?
On appelait autrefois gribouris ces petits coléoptères à la tête peu visible. L’un d’eux surtout était très redouté, c’était le gribouri de la vigne qui en broutait les bourgeons et les grains encore verts. Il sévissait en Champagne, en Bourgogne, dans le Lyonnais. En Ile-de-France, on le désignait sous le nom de diablotin. Dans mon encyclopédie du 18ème siècle, il est décrit comme étant noir avec des élytres bruns et un peu poilus.
Pour recueillir et détruire ces ravageurs, il fallait secouer les ceps au-dessus d’entonnoirs à insectes, de bon matin, à l’heure où le gribouri dort encore. Des poules spécialement dressées contre le gribouri étaient parfois lâchées dans les vignes ; on utilisait pour les y conduire des poulaillers portatifs ou à roulettes. Et l’on semait aussi des fèves entre les rangs, utilisées comme plantes pièges. Aujourd’hui, cet insecte est devenu rare, et quand on le trouve, c’est le plus souvent dans sa forme entièrement noire. Les scientifiques ont débaptisé Cryptocephalus vitis : on doit dire maintenant Bromius obscurus.
Je n’ai jamais eu le bonheur de croiser le gribouri de la vigne, alors je vous en montre d’autres.
Le gribouri du peuplier :
Le gribouri de la marguerite :
Cryptocephalus vitttatus sur une fleur de souci – Cergy © CACP – Gilles Carcassès
Un gribouri doré :
Sources :
1844, les dégâts du gribouri de la vigne en Dordogne
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