C’est l’été, avez-vous vu des lumières vertes scintiller dans vos jardins ?
Pas d’inquiétude, ce ne sont pas des réminiscences des feux d’artifices du 14 juillet, mais bel et bien des vers luisants.
Dans la famille des Lampyridae on compte au moins 10 espèces de vers luisants et une luciole en France. La plus fréquente (bien que souffrant de l’utilisation des produits phytosanitaires et de la pollution lumineuse) est Lampyris noctiluca, LE ver luisant tel qu’on le décrit le plus souvent. C’est lui qu’on retrouvera le plus facilement, les autres espèces étant beaucoup plus rares, voire absentes de la partie nord du pays.
Portrait d’un insecte bien particulier
Malgré les apparences Lampyris noctiluca est un coléoptère, un insecte donc, et non pas un ver. La larve émerge d’un œuf légèrement bioluminescent pondu dans les pelouse et prairies.
Elle se développe pendant plusieurs mois voire plusieurs années en se nourrissant essentiellement d’escargots et de limaces.
On peut la rencontrer tout au long de l’année, dans les milieux abrités de la lumière et relativement humides ; voire directement dans la coquille de l’escargot qui lui sert de repas.
La larve se nymphose à la fin du printemps et l’adulte émerge dans l’été pour une quinzaine de jours.
Les adultes ne se nourrissent pas, ils vivent sur les réserves accumulées à l’état larvaire et ne se préoccupent que de la reproduction ; et la technique est bien rodée.
Bien qu’appartement à l’ordre des coléoptères, la femelle du lampyre ne possède ni aile ni élytre. Elle ne peut donc pas voler. En revanche, elle est bonne acrobate. Elle grimpe sur une tige ou une brindille pour s’exposer et mettre en évidence la face ventrale de son abdomen. C’est là que se situe l’organe de bioluminescence. Une réaction chimique entre trois composants : la luciférine, la luciférase et l’oxygène, dégage une douce lumière verte bien visible dans la nuit noire. Ce phare dans la nuit sert de repère pour les mâles. Une fois fécondée, la femelle l’éteint.
Le mâle n’est pas (ou très peu) bioluminescent, mais est lui doté d’ailes qui lui permettent de patrouiller au-dessus des couverts herbacés à la recherche des femelles.
Il les repère facilement grâce à ses yeux hypertrophiés … à condition que d’autres sources de lumière ne viennent pas le perturber.
Enfin, de nouveaux œufs seront pondus et le cycle pourra recommencer.
Sources :
Le lampyre ou ver luisant, par André Lequet
Portrait du ver luisant, dans l’Observatoire des vers luisants