Une promesse de fleurs dans mon jardin
Dans mon jardin de Poissy deux mares reçoivent les eaux de toiture de ma maison. Cette année, avec toute cette neige, leur niveau est assez haut. Le populage des marais est à demi immergé, ce qu’il supporte très bien, et il pointe ses boutons floraux.
J’aime beaucoup cette plante qui égaye les milieux humides de sa vive floraison aux premiers rayons de soleil de l’année. On la dit en régression en Ile-de-France à cause du drainage et de la disparition des zones humides. Mais elle est encore assez commune dans le bassin de l’Oise et le Vexin.
Caltha palustris a la réputation d’être une bonne plante mellifère de début de saison : les abeilles récoltent le nectar de ses fleurs.
Il ne faut pas confondre le populage des marais avec la ficaire, une autre renonculacée aux fleurs jaunes et aux feuilles arrondies et luisantes.
Toutes deux fleurissent très tôt à la sortie de l’hiver, mais la ficaire est plus petite et pousse sous les arbres.
Le populage, combien de chromosomes ?
Cette plante est un beau sujet d’étude pour les botanistes en raison de la diversité des cas de polyploà¯dies chez cette espèce. Comme l’écrit Philippe Jauzein dans ce document, « il y a ainsi chez le populage deux nombres de base différents (n=7 et n=8), des niveaux allant de diploà¯des à des décaploà¯des (10 fois le stock), et des aneuploà¯des (par excès ou manque de quelques chromosomes) dérivés des différents polyploà¯des. […] Le populage, qui forme une seule et même espèce, peut avoir 16 chromosomes, ou 28, 32, 35, 40, 44, 48, 52, 53, 54, 56, 60, 62, 64, 70… » De quoi se perdre avec délice dans les arcanes de la génétique ! J’ai scruté mon populage avec perplexité, il ne m’a envoyé aucun indice sur son niveau de ploà¯die…