Au château de Menucourt, dans le pré de la vache, j’ai eu la bonne surprise de trouver une touffe de colchique. Inutile de chercher ses feuilles, elles sont absentes au moment de la floraison. Elles n’apparaitront qu’au printemps, avec les fruits (de grosses capsules).
Cette plante typique des prairies humides ne supporte pas la fertilisation, et l’ensemencement par des fourragères lui est fatale. Aussi, elle n’est plus très commune dans notre région. En revanche, la fermeture des milieux ne la gêne pas trop car elle se plaît assez bien en compagnie d’arbustes, prospérant en lisière et même dans les bois clairs.
Surnommée tue-chien !
Le colchique, extrêmement toxique, est utilisé dans l’industrie pharmaceutique. Deux alcaloà¯des en sont extraits, la colchicine, utilisée dans le traitement de la goutte et le colchicoside, à la base de médicaments myorelaxants. 80 tonnes de graines, issues de cueillette manuelle, et pour l’essentiel importées d’Europe centrale et de l’Est, sont ainsi traitées annuellement en France. Les essais de mise en culture en France de cette plante n’ont guère été concluants, en raison notamment d’un taux de germination très faible et de la durée de la culture : 3 à 7 ans avant de commencer à fleurir ! La multiplication végétative à partir des cormus souterrains n’est pas non plus très efficace.
Ne pas confondre avec le Crocus speciosus
Dans la partie publique du même parc, on trouve ça et là près de l’étang, cette autre bulbeuse à la floraison automnale, reconnaissable à ses longs stigmates orange divisés en fines lanières. Il s’agit de Crocus speciosus, originaire d’Europe de l’Est. Cette jolie bulbeuse, qui se naturalise facilement, a été plantée là par un jardinier inspiré, à une époque inconnue.
Sources :
http://plantes.medicinales.free.fr/fra/colchique.html
https://www.zoom-nature.fr/filis-ante-patrem-une-vie-a-lenvers/