Palissé comme une palmette, un beau figuier s’élance à l’assaut du quai de la gare de Poissy. Bien sà»r, personne ne l’a planté à cet endroit, c’est une graine arrivée il y a quelques années dans la fiente d’un oiseau qui a germé dans le ballast. Au fil des ans, le va-et-vient des rames lui a donné sa forme. Un couple de voyageurs remarque cette drôle de verdure en descendant du wagon parce que je la photographie, quelques centaines d’autres passent sans rien voir.
Celui-là , quelques mètres plus loin, ce n’est pas un oiseau qui l’a semé. Ce pépin de clémentine aurait dà» terminer sa course dans la poubelle du quai.
Il y a tout ce qu’il faut pour faire un merveilleux jardin méditerranéen entre ces quais de gare : la forme encaissée qui protège du vent, les cailloux qui emmagasinent la chaleur du jour et assurent un parfait drainage, les crottes des pigeons comme fertilisant et toute la pluie du ciel. On ne devrait pas y faire passer des trains, ils abiment les branches de ces belles plantes courageuses, venues de pays lointains.
Ton œil poète a le chic pour repérer ces « clandestins » décalés ! La SNCF n’a malheureusement pas pour objectif principal de créer des jardins, dommage, quel potentiel. Certaines tâches d’iris, certains mufliers résistent parfois et font des pieds de nez…
Une voie ferrée a pour vocation … le passage des trains. En revanche, cet exemple pourrait nous inciter d’une part à planter autant que possible les espaces vacants sur les balcons ou certaines surfaces inutilement artificialisées et engazonnées et d’autre part à respecter et préserver les espaces (encore) cultivables que nos « bons urbanistes » considèrent toujours comme du vulgaire « foncier disponible », ce qui n’est pas le cas des terres alluviales nourricières ô combien précieuses !
Bravo Gilles pour ton blog
un peu de poésie le matin est toujours réconfortant pour commencer la journée